Numéro 17 - janvier 2016
Editorial
Nous vous invitons à découvrir ce nouvel exemplaire de nos cahiers, reflet du travail de notre association mais surtout des journées annuelles de nos rencontres qui ont eu lieu à Québec en 2014 et à Biviers en 2015. Nos rencontres de 2013 à Aix en Provence ont été l’occasion de nous retrouver entre animateurs et participants réguliers non pas pour une sensibilisation mais pour des retours sur nos propres travaux et une préparation moins immédiate des journées de Québec qui devaient suivre. L’année 2013 et notre rencontre à Aix en Provence fut celle d’un souffle particulier : nous avons pris le temps de groupes où les animateurs redevenaient participants, nous avons pris le temps d’activités artistiques et même d’une si agréable promenade … Cette rencontre a motivé un grand nombre d’entre nous à entreprendre en septembre 2014 le voyage jusqu’à Québec.
Là nous avons reçu un chaleureux accueil de nos collègues Canadiens, 9 ans après nos rencontres de Montréal, et nous sommes heureux de vous faire découvrir les exposés autour du thème si actuel dans tous les pays occidentaux actuellement des protocoles à suivre et de leurs dangers d’effacement d’aspects essentiels de la relation nécessaire entre les soignants et leurs patients.
Mais c’est tout d’abord Noël Montgrain qui nous a émus en inaugurant ces journées par un retour sur notre histoire, en rappelant ses années de travail avec Anne Caïn, fondatrice de notre méthode, en nous donnant à ressentir tout le travail accompli aussi par notre association depuis sa disparition en 1994. Doris Clerc et Bernard Le Flohic nous font tous deux partager des moments de leurs expériences professionnelles qui permettent bien de voir comment, psychiatre ou généraliste, québécois ou français, les soignants peuvent utiliser le psychodrame Balint pour élargir, approfondir, leur regard sur leurs patients mais aussi sur eux-même. Notre ami Jacques Frenette a su avec humour nous replacer dans le cadre des enseignants confrontés eux aussi à la particularité de leurs patients qui ne peuvent jamais être traités comme équivalents, sortis d’un même moule. C’est autour de sa biographie, tant privée que professionnelle, que Philippe Karazivan nous fait cheminer pour nous montrer tout l’intérêt de ne pas opposer les vents qui « soufflent dans la même direction ». Enfin notre confrère Jean-Pierre Bachmann nous a fait, lui, revenir à nos plus lointains fondamentaux, à la place de l’inconscient dans le travail Balint, en convoquant les sorcières de Faust à Freud…
A l’automne 2015 nous nous sommes retrouvés à Biviers, près de Grenoble, pour un travail fructueux autour du thème « Eprouver, penser et dire ». Le ton a été donné de l’authenticité et de la simplicité clinique par une lecture de quelques pages du livre « Contre-visite » de notre consoeur gynécologue écrivain Marie Didier*. Nous ne pouvons que vous inviter à vous rendre chez votre libraire préféré pour découvrir cette œuvre sensible qui, dès 1988, l’a fait connaître comme une très grande auteur de langue française. Notre confrère Nicolas Nussli, maître de stage, a aussi captivé l’auditoire en nous relatant les interactions triangulées avec ses patients et ses internes stagiaires et nous pensons que vous aurez plaisir à découvrir son texte si fluide et captivant à la fois. Avec Jean-Pierre Bachmann nous avons abordé sans trop de difficultés (merci à lui) des aspects plus théoriques des implications du contre-transfert des soignants, dans leurs relations avec leurs patients et du travail qui peut être effectué autour de ces implications dans les groupes de psychodrame Balint. Ysé Coulondre, dans une description clinique très émouvante, nous a relaté son travail d’accompagnement en fin de vie d’un tout jeune patient dans son service d’onco-hématologie. Comment, dans un ccompagnement étendu aux parents de l’enfant et à toute l’équipe soignante, éprouver, penser et dire, et accorder un solide appui à tous en restant proche de chacun. Catherine Jung qui n’a pu être présente nous avait adressé son texte que vous trouverez ci-après et qui a été lu par l’un d’entre nous. Beaucoup de questions auraient pu lui être posées dans la salle, autour de son travail d’accompagnement psychothérapeutique de sa patiente Nicole…
Hors dossier nous vous proposons un texte d’Ophélia Avron, psychodramatiste bien connue,qui ,abordant les problèmes du double dans le psychodrame, rejoint nos pratiques et nos préoccupations dans la vie de nos groupes pour ce moment paticulier, ce temps souvent si enrichissant et éclairant dans le déroulé des jeux. Nul doute que chacun d’entre nous peut tirer bénéfice de ses réflexions touchant autant aux participants qu’à l’animatrice.
Souhaitant que nos cahiers vous stimulent dans votre quotidien de soignant nous serons toujours heureux d’avoir votre avis tant sur leur contenu que sur leur forme. N’hésitez-pas à nous en faire part sur sitaipb@orange.fr nous répondrons à tous.
* Marie Didier, Contre-visite, Gallimard Paris 1988 - Folio 1992
S O M M A I R E
DOSSIER QUEBEC septembre 2014
XXI èmes rencontres de l’AIPB : LA RENCONTRE RENDUE POSSIBLE : AU-DELÀ DU GUIDE DE PRATIQUE,…L’AUTRE
Argument de la journée
LUC STEIMER
Introduction
NOËL MONTGRAIN
Traces et mémoires - Anne Caïn et le psychodrame Balint
DORIS CLERC
Le Balint en jeu : les autres et moi
BERNARD LE FLOHIC
Le psychodrame Balint à la rencontre d’un imprévisible dialogue
JACQUES FRENETTE
Relation médecin-malade et guides de pratique
PHILIPPE KARAZIVAN
L’Evidence-Based Medicine et les Groupes Balint : deux vents qui soufflent dans la même direction
JEAN-PIERRE BACHMANN
Il faut donc bien que la sorcière s’en mêle. De l’inconscient dans le travail Balint
DOSSIER GRENOBLE octobre 2015
XXII èmes rencontres de l’AIPB : ÉPROUVER, PENSER ET DIRE… FAVORISER UN ESPACE DE LIBERTÉ DANS L’ACTE DE SOINS
Argument de la journée
LUC STEIMER
Introduction
NICOLAS NUSSLI
Quand la porte se referme, nous avons tant de choses à nous dire…
Psychodrame Balint et stage en médecine générale
JEAN-PIERRE BACHMANN
Liberté de dire et dévoilement de soi
Ysé Coulondre
Aux frontières de l’extrême
CATHERINE JUNG
Quand la machine à solutions s’enraye
HORS DOSSIER
OPHELIA AVRON
Psychodrame : La technique du double
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