Numéro 15 - septembre 2011

Editorial

Le quinzième numéro des Quatre Temps nous aide à profiter des travaux de la journée de l’AIPB à Lausanne en 2010.

L’implication émotionnelle du soignant en était le thème, introduit par Luc Steimer, qui, par la question de savoir quelle notice fournie au consultant d’un soignant lui apprendrait comment il doit utiliser celui-ci, et quelle information le soignant possède-t-il sur lui-même, pointe un apprentissage considérable à faire.
Une demande manifeste, et une demande latente, note Suzanne Dejoie ; demandes qui doivent rejoindre le soignant. Oui, mais par quelles voies ? Et dans quelles mesures peut-il répondre à ces demandes de communication. Il n’est pas le Bon Dieu, remarque Sylviane Roset-Jault, mais se croit souvent l’être, et l’on sait que ses réponses manifestes sont très rares. Alors descendons du nuage divin pour pouvoir enfin répondre.
Pour jouer sa partie, il convient, comme pour un instrument, de pratiquer un accordage. Et Rodolpho Rodriguez dans un riche article développe trois zones de contenance, demandant pour chacune un accord particulier. La convergence des vécus a un effet sur l’attitude des médecins, et Ysé Coulombre note la simplicité, l’unicité prétendue de la personne du soignant qui bien sûr se double toujours et rapidement d’une diffraction impliquant reconnaissance et étude.
Voilà pour notre journée de Lausanne. Selon notre habitude nous joignons quelques articles, parfois anciens ; leur densité étoffe et soutient la connaissance de notre travail, soit dans le métier soit dans notre méthode psychodramatiste.
Anne Caïn, qui en est la fondatrice, en raconte la genèse. Histoire fascinante que le chroniqueur de cet éditorial a vécu avec quelques happy few. Nous l’avons relue avec émotion. Nous espérons vous la faire partager.
Arthur Trenkel, dont la réflexion est liée à l’expérience du moment, nous montre, à propos d’une situation de congrès, sur le vif, l’importance d’une jonction avec l’autre, le laissant autre, tout en restant soi.
Une vignette clinique de François Berton, pleine d’émotion, illustre cette possibilité que nous possédons de laisser à l’autre cette autre possibilité de manifester ce qui n’avait pu l’être. Conséquence de l’apprentissage de ce que Michael Balint, nomme dans un autre article ici reproduit « Le métier de comprendre autrui. » Une sorte d’expérience imprévisible qui peut fournir au patient une autre expérience créatrice.

Ou parfois l’inverse.
François Berton Annie Bouillon

Sommaire

François Berton, Annie Bouillon : Éditorial

DOSSIER  :

L’IMPLICATION ÉMOTIONNELLE DU SOIGNANT.

Luc Steimer
Introduction : L’implication émotionnelle du soignant.

Rodolfo Rodriguez
L’accordage esthésico-affectif entre le soignant et son patient

Suzanne Dejoie
Docteur voulez-vous être mon amie ?
Ne répondez pas aujourd’hui.

Sylviane Roset-Jault
Entre-deux. Ou : Si je ne suis pas le Bon Dieu ... Qui suis-je ?

Marius Besson
Soigner les exclus : Bâtir autour de nos émotions de soignants.

Ysé Coulondre
Du simple au double

HORS DOSSIER :

François Berton
Mourir sans vider mon carquois …

Anne Caïn
Quinze années d’expérience du psychodrame-Balint
avec Charles Brisset

Arthur Trenkel
Rejoindre l’autre.
Une tentative de passerelle entre Est et Ouest

Michael Balint
Pédiatrie et Psychothérapie

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